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Type de textesource
TitreŒuvres complètes
AuteursCorneille, Pierre
Date de rédaction
Date de publication originale1660
Titre traduit
Auteurs de la traduction
Date de traduction
Date d'édition moderne ou de réédition1980:1987
Editeur moderneCouton, Georges
Date de reprint

, "Examen de Médée", t. I, p. 535-536

Ici vous trouverez le crime en son char de triomphe, et peu de personnages sur la scène dont les mœurs ne soient plus mauvaises que bonnes ; mais la peinture et la poésie ont ceci de commun, entre beaucoup d’autres choses, que l’une fait souvent de beaux portraits d’une femme laide, et d’autres de belles imitations d’une action qu’il ne faut pas imiter. Dans la portraiture, il n’est pas question si un visage est beau, mais s’il ressemble ; et dans la poésie, il ne faut pas considérer si les mœurs sont vertueuses, mais si elles sont pareilles à celles de la personne qu’elle introduit. Aussi nous décrit-elle indifféremment les bonnes et les mauvaises actions, sans nous proposer les dernières pour exemple ; et si elle nous en veut faire quelque horreur, ce n’est pas par leur punition, qu’elle n’affecte pas de nous faire voir, mais par leur laideur, qu’elle s’efforce de nous représenter au naturel. 

Dans :Le portrait ressemblant et plus beau(Lien)

, Epître dédicatoire à Dom Sanche d’Aragon, 1651, t. II, p. 550-551

Et certes, après avoir lu dans Aristote que la tragédie est une imitation des actions, et non pas des hommes, je pense avoir quelque droit de dire la même chose de la comédie, et de prendre pour maxime que c’est par la seule considération des actions, sans aucun égard aux personnages, qu’on doit déterminer de quelle espèce est un poème dramatique. […] Il[[5:Carlos.]] a de grands déplaisirs, et qui semblent vouloir quelque pitié de nous, lorsqu’il dit lui-même à une de ses maîtresses, Je plaindrais un amant qui souffrirait mes peines, mais nous ne voyons autre chose dans les comédies que des amants qui vont mourir, s’ils ne possèdent ce qu’ils aiment, et de semblables douleurs ne préparent aucun effet tragique, on ne peut dire qu’elles aillent au-dessus de la comédie.

Dans :Zeuxis et Polygnote : action et caractères(Lien)